Les paradoxes d’une espèce protégée
Quel intérêt de parler encore du Latanier rouge ? Ce palmier, endémique de La Réunion, est devenu en quelques années tellement « banal » …
Il s’agit certainement du palmier le plus planté dans les aménagements paysagers des bords de route et des ronds-points de La Réunion.
Pourtant, à y regarder de plus près, sa situation est paradoxale : devenu très commun dans sa version cultivée, il est au bord de l’extinction dans son milieu naturel.
Le Latanier rouge est un palmier à feuilles… palmées : elles font penser à un éventail ou à la paume d’une main avec ses doigts ! Finalement, à La Réunion, ce n’est pas si fréquent et la plupart de nos palmiers tropicaux présentent des feuilles pennées, c’est-à-dire en forme de plume ou de peigne (pensez aux cocotiers ou aux palmistes).
Ces feuilles remarquables facilitent l’identification du Latanier rouge. Il est même quasiment impossible de se tromper sur les sujets jeunes dont les pétioles (les « tiges » qui relient la palme au tronc) et les palmes sont d’un rouge vif très repérable, même si la coloration s’estompe avec les années sur les sujets plus âgés.
La couleur est bien le trait significatif qui permet de distinguer les trois espèces du genre Latania, chacune caractéristique d’une des îles des Mascareignes.
Outre le Latanier rouge réunionnais (Latania lontaroides), il existe en effet le Latanier bleu à Maurice (Latania loddigesii) et le Latanier jaune à Rodrigues (Latania verschaffeltii). Et le Latanier vert ? Il est également présent à La Réunion, mais appartient en fait à un autre genre botanique (Livistona).
L’espèce Latanier rouge est considérée comme en danger critique d’extinction par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et elle est protégée par arrêté ministériel (arrêté du 27 octobre 2017). Elle fait actuellement l’objet de plusieurs mesures de protection « in situ », c’est-à-dire sur les lieux où survivent des populations naturelles.
C’est le cas à La Possession, où un projet a été mis en place par la mairie pour la « Sauvegarde et restauration de la dernière forêt naturelle de Lataniers rouges à La Réunion », avec le soutien de l’Office Français de la Biodiversité (OFB).
Le manque de connaissance de l’écosystème de référence (la situation avant l’arrivée
de l’homme), ainsi que les inquiétudes par rapport à l’artificialisation de la culture de végétaux sauvages représentent beaucoup d'interrogations autour du Latanier rouge ! Lire la suite du dossier sur le latanier rouge à La Réunion
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